
Vous m’avez surpris, monsieur,
En arrivant à pas léger et évasif,
Trompant la nuit pour atteindre les désirs,
Éblouissant le vent de lumières atterrées,
Camouflant la peur entre paroles ambiguës.
Vous m’avez poussé, monsieur,
A persécuter sans indulgence mes chimères,
A me promener sans mon propre repère,
En me faisant croire que dans ma maison
Vous aviez brûlé mes derniers souvenirs.
Je ne suis pas exploratrice du temps,
Mais au passage d’autant de moments
Vous m’avez condamné monsieur, à ressentir
Le désarroi silencieux des instants perdus,
Le cœur éraflé par les doutes de l’amour.
Mais je connais la vérité de l’autre monde,
Là où la passion n’est pas bâillonnée par l’interdit,
Et les moments ne s’abandonnent pas à la frayeur.
Non, monsieur,
Je ne m’égarerai pas par les chemins de l’oubli.
Je serai le sortilège de l’amour nécessaire
Qui dévoile le mystère et instaure le délice
Des minimes instants, des immenses sentiments.

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